S’accepter, s’aimer, oser être soi, ça prend du temps et ça demande un peu de patience. Forcément, on passe par des moments de doutes, des moments où ça parait trop difficile, comme des moments plus positifs avec des victoires et l’impression de progresser. Et tout au long de ce joli chemin, il est important de parler, que ce soit dans l’échange avec les autres, mais aussi en remarquant comment on se parle à soi-même.

Le pouvoir des mots

Les mots ne sont jamais anodins. Qu’on se les dise à soi-même, qu’on les dise à quelqu’un ou encore à propos de quelqu’un, ils ont beaucoup de force, et peuvent faire autant de mal que de bien.

Pense par exemple à quelque chose qu’on t’aurait dit enfant et qui a été à l’origine d’un complexe. La personne qui a dit ces mots ne voyait peut-être pas le mal dans ses paroles, et pourtant des années plus tard, tu y penses toujours.

Si ce que te disent les autres a une influence sur l’image que tu as de toi, sur comment tu te sens dans ton corps, alors pourquoi ce que tu dis à toi-même n’aurait pas la même influence ? À vrai dire, je pense que le discours que tu entretiens avec toi-même est encore plus puissant que la parole des autres. Tu peux réussir à ignorer les autres, mais tu ne peux pas t’ignorer toi.

Pense à toutes les fois où tu t’s dit des choses négatives, est-ce que ça t’a aidée à te sentir mieux ? Sûrement pas. Est-ce que ça t’a fait te sentir encore plus mal ? Sûrement.

Pour réussir à te réconcilier avec toi-même, il est donc important de changer la façon dont tu te parles. Je ne dis pas que c’est facile, ni que tu y arriveras en un claquement de doigts, ni que de temps en temps tu ne te surprendras pas encore à avoir des paroles dures. Mais en décidant aujourd’hui que tu vas maintenant essayer de mieux te parler, tu fais un très grand pas en avant, et ça pourrait être ça qui va tout changer.

/

Comment réussir à se parler de façon plus positive ?

Concrètement, que peux-tu faire pour changer la façon dont tu te parles ? Comment changer ces habitudes que tu as depuis peut-être toujours ?

  • tiens un journal de gratitude et notes-y tous les jours trois choses qui t’ont fait du bien, qui étaient jolies, qui ont été agréables dans ta journée… Ça n’a peut-être pas de lien direct avec la relation que tu as avec ton corps, mais c’est une bonne façon d’apprendre à voir les choses plus positivement.
  • associe le positif au négatif quand tu vois que tu commences à te parler de façon négative. Par exemple “j’ai un gros ventre et je suis aussi une super amie” “j’ai un long nez et de très jolis yeux” (voir le TedTalk de Marla Mervis-Hartmann The Secret Ingredient to Feeling Good in Tour Body). 
  • accepte la réalité : ça ne sert à rien d’essayer de te convaincre que tu n’as pas de ventre si tu en as. Et avant de l’aimer, il faut apprendre à l’accepter. Ton ventre ou tout autre complexe, ce n’est pas tout ce qui te définit, ça ne fait pas de toi quelqu’un de moins bien, de moins méritant ou de quoique ce soit dans le genre. N’aie pas peur de dire que tu êtes grosse, que tu as de la cellulite, des poils ou des vergetures.

➙ Voir aussiS’accepter avant de s’aimer

  • fais-toi des compliments : basta la modestie ! Quand tu te trouves belle, beau, bonne, sexy, cool, chouette, jolie, fantastique, fabuleuse, quand tu aimes tes yeux, tes jambes, ta peau, tes cheveux, tes seins, tes fesses, tes bras,… dis-le, répète-le à toi-même et aux autres si tu en as envie. Ne sois pas avare en compliments, et complimentes-toi aussi souvent que possible. Tu n’as pas besoin d’attendre que quelqu’un te dise que tu es fantastique !

N’hésite pas à aller voir un professionnel si tu te sens mal et que tu as besoin d’un peu plus d’aide (voir l’annuaire des praticiens du G.R.O.S). 

Partager la parole

Tu n’es bien sûr pas obligée de raconter tous les détails de ta vie à tout le monde. Mais parler au moins de temps en temps, ou à quelques personnes, de ton parcours va t’aider. Pourquoi ?

  • ça aide à y voir plus clair : parfois on n’a pas tellement besoin d’un avis, mais plus d’exposer les faits et une fois que le problème est sorti on voit de soi-même la solution.
  • ça permet d’avoir un avis extérieur d’une personne bienveillante qui te comprend sans te juger (pour les autres, on se passe de leurs conseils !). On ne voit pas toujours les solutions qui s’offrent à nous !
  • ça fait du bien, même sans demander de conseil ou d’avis, simplement dire ce qu’on pense ou ce qu’on vit, ça soulage et ça vide la tête.
  • ça aide à s’affirmer : plus tu arriveras à exprimer ce que tu pense et ce que tu ressens, moins tu auras de mal à être toi-même.
  • ça permet de sensibiliser son entourage : une personne mince ne se rend peut-être pas compte des problèmes de grossophobie parce qu’elle ne les vit pas. Une personne qui se sent bien dans sa peau ne se rend peut-être pas compte à quel point ça peut être dur de se mettre en maillot de bain quand on a du mal à se regarder dans le miroir. Plus on parlera, plus tout le monde sera au courant des souffrances et de la réalité de chacun. Et on ne pourra pas dire “qu’on ne savait pas” ou que “ce n’est pas si grave”.